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Stella Delouis

Entretien avec Stella Delouis, Présidente de la commission d'action sociale de la Cnav

Stella Delouis

Depuis quand connaissez-vous le Prix Chronos de littérature, comment l’avez-vous connu ? Quel a été le point de départ de l’engagement entre la Cnav et le Prix Chronos ? 

 J’ai découvert le Prix Chronos de littérature en prenant mes fonctions de présidente de la commission d’action sociale de la CNAV. Professionnellement je suis issue du secteur de la protection sociale au sens large. Cet environnement m’a évidemment sensibilisée aux questions liées au vieillissement, mais je le suis aussi en tant que fille, petite-fille et moi-même mère et grand-mère. La problématique de l’isolement chez les personnes âgées me touche depuis longtemps, sans doute de façon consciente depuis la canicule de 2003 qui a mis en évidence la solitude de milliers de personnes âgées et leur vulnérabilité. Cela s’est bien entendu renforcé avec les conséquences du premier confinement lié à la crise sanitaire. Le sens du partenariat de la Cnav pour le Prix Chronos c’est un enjeu de sensibilisation sur le maintien de l’inclusion sociale des plus âgés au travers d’une démarche culturelle et éducative. Ce que je considère intéressant, dans la démarche du prix chronos, c’est sa dimension pédagogique et ludique. Toute la démarche contribue à sensibiliser les jeunes sur deux domaines sociaux essentiels : le processus de choix en démocratie et la cohésion intergénérationnelle et de plus il permet de faire passer des messages forts sur des sujets fondamentaux tels que la vieillesse, le parcours de vie, la mort… En sensibilisant la jeunesse à ces questions à travers les livres, on prépare la société de demain. Car sensibiliser un enfant c’est contribuer à son regard de futur adulte et citoyen. 


Qu’est-ce que le Prix Chronos vous apporte à vous et à la Cnav ?

Le Prix Chronos m’apporte tout d’abord la participation à une démarche socio-culturelle et éducative importante, mais aussi j’ai découvert un genre littéraire, la littérature jeunesse et sa qualité. Plus largement au niveau de la commission d’action sociale, le Prix Chronos apporte un autre niveau d’échange, un partage autour de la culture et la littérature créent d’autres liens entre nous. Enfin, la question de la solidarité entre les générations tient une très grande place au sein du Prix Chronos, voilà ce qu’incarne le prix selon moi. 


Le Prix Chronos s’attache à faire prendre conscience à tous que « Grandir c’est vieillir et vieillir c’est grandir » et à mettre en lumière la valeur de tous les âges de la vie et la richesse des relations intergénérationnelles. Partagez-vous cette idée ? 

 Totalement. Cette expression est d’autant plus forte et symbolique avec la crise sanitaire, car nous nous rendons compte au quotidien, pour les plus vieux d’entre nous, alors que les relations sont limitées à quel point les jeunes sont indispensables au maintien de notre élan vital. De plus sur le plan de la solidarité intergénérationnelle, J’observe aujourd’hui une jeunesse qui se prive de sa liberté dans le but de protéger les plus fragiles qui sont les vieux, c’est très puissant.


Les livres sont utilisés comme médiateurs pour faire un pont entre les générations et inciter chacun à réfléchir sur des sujets difficiles comme le vieillissement, la maladie, la mort… Trouvez-vous que ce sont des sujets difficiles à aborder avec les enfants ? 

 Non. Il est tout à fait possible de parler de tous les sujets avec les enfants. En revanche, il est important de décliner les éléments et d’adapter les propos à chaque âge, d’aborder les sujets en douceur, de façon à ce que les enfants puissent les gérer émotionnellement et intellectuellement de la meilleure manière qui soit en fonction de leur âge.


Quels souvenirs avez-vous du Prix Chronos ? 

 La réaction de l’auteur lors de la remise de son prix en 2019. C’était un beau moment de voir à quel point l’auteure était touchée par la reconnaissance du public et par la compréhension que j’ai eu de son œuvre. Pour moi, la remise des prix est le moment où l’œuvre est incarnée par son auteur mais à l’inverse où le public aussi est incarné. C’est un moment de rencontre entre une œuvre et une émotion, un moment d’humanité partagée, d’autant plus nécessaire aujourd’hui.